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Cette traversée est l’occasion de « vivre » en profondeur le passage charnière entre les Alpes du nord et du sud. La première moitié de l’itinéraire traverse deux « Mecque alpines » que sont le Briançonnais et le Queyras, réputées par la qualité de leurs sentiers et leurs belles forêts de mélèzes. Plusieurs petits lacs de montagnes nous enchantent au passage. Nous entrons ensuite dans le Haut-Ubaye, avec ses montagnes minérales abruptes et ses alpages suspendus parsemés de moutons. Après un crochet par la vallée de Larche, nous suivons le fil de la rivière Ubaye pour rejoindre « la ville des mexicains », Barcelonnette.
Nous quittons une des capitales des Alpes italiennes... Nous nous mettons tranquillement dans l'ambiance de cette traversée alpine en nous lançant dans une mise en jambe cette après midi dans les massifs proches de Bardonnecchia. L'objectif est d'aller dormir au dessus de Oulx. Nous allons donc commencer tout doux par une montée sur piste au nord de Bardonecchia, pour redescendre par un joli sentier, plus bas dans la vallée. Remontée en face, rive droite, pour longer la vallée par une piste en balcon. Nous attaquons alors une dernière montée de 550m de dénivelée sur une toute petite route. Arrivée à notre gîte, au dessus de Oulx.
Distance : env. 25 Km. / Dénivelée Positive : env. 1200m
Nous prendrons le temps d'apprécier un bon petit déjeuner italien, car l'étape d'aujourd'hui est déjà plus sérieuse. Nous mettons le cap au sud, en direction du massif des Thures, l'un des nombreux massifs qui marquent la frontière entre les deux pays alpins. Nous sommes déjà à 1640 m, et nous continuons à grimper. Un joli petit lac d'altitude nous accueille bien volontiers pour le repas de midi, puis nous passons le Colletto Del Lago, presque 2300m. Belle descente alpine à deux encablures de la frontière française, sous l'oeil de la pointe des Rochers Charniers (3063 m). Intervient alors un choix stratégique à opérer à ce moment de la journée : continuer à grimper vers le col du Chaberton, ou plonger vers la vallée par une superbe dégringolade jusqu'à rejoindre l'un des points bas de notre journée, vers le torrent "Fiume Dora Riparia". L'option haute, elle nous permet de côtoyer un moment d'histoire. La piste que nous empruntons donne en effet accès à ce qui fût un temps le plus haut fort militaire du monde érigé par les italiens en 1910, le terrifiant Fort du Chaberton qui culmine à 3130 m. Un sommet de plus de 3000 m accessible en VTT sans portage ce n'est pas commun! Dans les deux cas nous arrivons à Montgenèvre, station frontalière parfaite pour se poser avant l'ultime montée du jour. En selle donc pour une traversée entre pistes et single; nous finissons par une descente très sinueuse dans un beau mélézin. Nuit en gîte ou hôtel à Cesana Torinese.
Distance : env. 45 Km / Dénivelée positive : env. 1900m.
Nous nous réveillons donc ce matin en plein rêve...dans un environnement de montagne. Ce matin, une bonne partie de grimpette nous attend, mais elle sera réalisée en grande partie sur le vélo. Il nous faut atteindre le col des Thures, col frontière entre le Haut Val de Suse italien et le Queyras français. La piste serpente, remonte le torrent, puis la pente se fait plus raide. En bout de ce vallon, le col de Thures se dessine bien. Passée la petite cabane juste avant le col (2530 m), nous pousserons puis porterons les vélos jusqu'au col (2800 m). Le portage dure environ 35 minutes. L'arrivée au col est majesteuse ! Nous découvrons avec stupeur le maître des lieux : le Monte Viso (3841 m) en impose sérieusement ! Nous avons l'impression de pouvoir le toucher du doigt. Devant nous, le massif du Queyras se dévoile comme sur une carte, nous le voyons entièrement, en étant sur l'un des portes nord. Enfourchons nos vélos, et nous attaquons une descente splendide, tout en single et en épingles "qui passent bien", jusqu'au mignon petit village d'Abriès. La journée n'est pas finie pour autant, nous commençons par une partie roulante le long de l'impétueux torrent Guil, avant de prendre de Ville-Vieille. En fonction de l'envie et des jambes, nous resterons en fond de vallée, ou finirons en beauté par une deux petites descentes bien senties... Nuit en gîte.
Distance parcourue : env. 50 km / Dénivelée positive : env. 2200m.
Réveil tôt car la journée est longue. Notre guidon a pris le cap du Viso, qui nous a suivi de l'oeil toute la journée d'hier. Nous avons un objectif aujourd'hui : quitter le Queyras et passer en Haute Ubaye. Nous remontons l'Aigue Blanche, passons par Molines en Queyras, avant d'atteindre Saint Véran, célèbre pour être qualifiée de "plus haute commune de France" et à l'architecture queyrassine très marquée : cadrans solaires, toits en lauze et en tavaillons, fontaines...le village est vraiment splendide. Passage par le refuge de la Blanche, puis nous devons nous résoudre à embarquer nos montures sur nos épaules : direction le col Blanchet. 1 heure de portage sera nécessaire pour en venir à bout. Mais au col, la vue sur le pain de sucre et le Viso a rarement été aussi belle. La splendide arête sud/ouest du géant est dirigée vers nous. Court nouveau passage en Italie avant de remonter par le col Longet et ses petits lacs d'altitude. Nous sommes à 2650 m d'altitude, loin de tout, nous sommes bien...nous attaquons la descente de l'Ubaye, par un sentier monotrace bien sûr ! Le hameau de Maljasset, hameau du bout du monde, voit passer nos roues. Puis c'est tout en douceur et en contemplation sur la petite route en faux plat que nous descendons la vallée de l'Ubaye. On se sent bien petit dans cette vallée très encaissée surmontée de pentes raides et minérales. Le début de notre remontée est marquée par le pont du Châtelet, construit dans un spectaculaire verrou rocheux. Il domine la rivière d'une centaine de mètre d'à-pic. Une petite route en lacets nous mène au village de Fouillouse. Les maisons blotties les unes contre les autres en matériaux traditionnels lui donnent beaucoup de caractère. Il constitue le point de départ de nombreuses randonnées pédestres dans le cirque de montagnes majestueux qui le domine. Parmi elles, le Pic de Chambeyron chère à l'abbé Pierre. Nuit en gîte.
Distance : env. 50 Km / Dénivelée positif : env. 1900m (dont 500m de portage au total, environ 1h30 au total).
Après deux journées musclées, celle ci peut faire office de "relâche", d'une part parce qu'elle est moins exigeante en kilomètres et dénivelée, mais aussi parce qu'elle est peut être facilement écourtée en cas de besoin. Ceci dit le col de Mirandol se mérite de bon matin, à la pédale d'abord, puis sur un sentier où il faudra porter une trentaine de minutes. Encore un très beau panorama, notamment sur la vallée de Larche vers laquelle nous plongeons. Nous atteignons un nouveau joli petit village oublié du nom de Saint-Ours. Les rochers de Saint Ours nous surplombent au réveil. Nous allons longer les contourner pour atteindre le premier objectif de notre journée, le col de Mallemort (2503 m). Par une piste roulante mais parfois raide, nous atteignons le col sans difficulté majeure après une ascension de 700m de dénivelée. S'en suit une superbe évolution dans un paysage lunaire, minéral, entourés de sommets qui dépassent pour beaucoup les 3000m (tête de Sautron, tête de Moïse, Rocca Blanca...). Nous piquons vers le col de Larche, depuis lequel une piste nous remonte au départ d'un single d'anthologie qui nous conduit tout droit vers notre étape du soir, le petit village de Larche, perché à 1700m d'altitude. Nuit en gîte d'étape.
Distance parcourue : env. 38 km / Dénivelée positive : env. 1800m
Après un court échauffement à plat dans la vallée de Larche, (sur la route pour une fois !) nous remontons à Saint-Ours par un autre itinéraire, le but étant d'aller chercher un col inexploré la veille... Ce massif du Chambeyron est une véritable mine de sentiers, et le décor est magnifique ! En témoigne notre arrivé au col du Vallonnet, ou nous sommes saisis par l'ambiance minérale. Mais trêve de contemplation, place à la descente. Longue, interminable, variée, elle se termine par une partie très "flowy"dans le mélezin, qui nous amène à Serenne. Nous longeons l'Ubaye tumultueuse, avant de grimper de nouveau par d'anciennes pistes militaires. Sur notre itinéraire, des ruines et de nombreux forts témoignent des luttes qui ont pu avoir lieu au fil des siècles dans cette vallée de Larche, située dans une zone de "frontières mouvantes" à haute teneur stratégique. ... Quelques montagnes russes plus loin, sur les pentes qui dominent l'Ubaye, nous atteignons le vivant village de Jausiers. Nuit en gîte.
Distance : env. 52 Km / Dénivelée positif : env. 1900m.
Ultime prise d'altitude dans la vallée de l'Ubaye qui commence à s'élargir. Depuis le sommet de notre ascension, nous contemplons les sommets minéraux du Parc du Mercantour qui nous fait face. L'heure est venue de savourer la dernière descente sur single de notre périple... Nous atteignons la "ville des mexicains", Barcelonnette (nom donné à cette ville du fait que de nombreux habitants aient immigré au Mexique au début du 19ème siècle et que certains y aient fait fortune dans les textiles). Séparation en fin de matinée.
Distance : env. 30 Km / Dénivelée positif : env. 1000m.
Les distances et dénivelées sont données à titre indicatif.
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