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Parfaitement intégré dans son écrin de montagne, un peu comme s'il avait toujours fait partie du paysage finalement, le lac de Serre-Ponçon est parfois qualifié de mer intérieure. Il est situé au milieu de sommets majestueux, dans un environnement préservé. Si l'on y ajoute un riche réseau de sentiers et des pistes ainsi qu'un climat conciliant, le décor est prometteur… Le vététiste, de nature pragmatique et curieuse, s'est empressé d'en faire le tour pour vérifier ce qu'il en était. Cette entreprise s'est révelée fort convaincante, tant sur le plan esthétique que pour le plaisir du pilotage. Il a donc fallu ajouter aux (multiples) fonctions qui sont à l'origine de cette retenue artificielle une utilité supplémentaire : en faire le tour, le sourire aux lèvres, au guidon de son VTT. Ce tour du lac vise à offrir un maximum de plaisir, grâce à un découpage d'étape cohérent en terme de distance et de difficulté. Il alterne entre bords de lac où les joies du pilotage et de la baignade se conjuguent, et montées en altitude pour mieux profiter de la vue... et des nombreuses pépites descendantes du secteur !
Accueil à la gare SNCF de Chorges. La journée débute en fanfare car c'est par un beau et roulant single que nous quittons la petite cité Caturige... Une première montée facile vite avalée et le lac, jusque là invisible, se dévoile soudain à nos yeux ébahis. Une palette de couleur s'offre alors à nous : le blanc des hauts sommets encore enneigés contraste le vert des champs cultivés et des forêts de conifères ; le gris des berges et le bleu turquoise du lac. Difficile de résister... alors ne résistons pas plus longtemps et plongeons littéralement dans le lac par un très beau sentier.. Et c'est parti pour une partie de montagnes russes sur un single qui flirte entre criques, plages et vallons, et alterne parties ludiques et petits poussages. Les tentations de baignades sont multiples... si la température s'y prête, maillot de bain indispensable ! Le charmant ilot où trône la Chapelle Saint Michel, seul relief survivant à la mise en eau du barrage, complète le décor et nous accompagne tout au long de cette première partie de journée. Peu après nous abandonnons à regret ce tête à tête avec les eaux du lac, pour prendre un peu de hauteur. Ce versant nord du lac, au pied des aiguilles de Chabrières, est peuplé de petits villages. Du fait de la vocation agricole de ce versant, le paysage est très ouvert, ce qui offre de très beaux panoramas sur le lac et le massif du Morgon. Avant Saint Apollinaire, un départ de sentier furtif s'offre à nous. Nous l'empruntons et longeons une impressionnante zone ravinée sur un single de toute beauté qui nous ramène à proximité du lac. C'est parti pour la dernière montée de la journée, direction les contreforts du Mont-Guillaume, le sommet qui domine Embrun. La dernière descente est un régal d'enchainement, qui se termine par la fameuse descente du ravin des Muandes. C'est en enchainant les virages sous la pinède que nous débouchons sur les rives du plan d'eau d'Embrun. Selon les envies de chacun, baignade ou visite de la vielle ville d'Embrun posée sur son promontoire rocheux termineront avantageusement la journée.
Nuit en hôtel 3* à proximité du plan d'eau d'Embrun.
Distance parcourue : env. 52 km / Dénivelée positive : env. 1500 m
Le début d'étape est l'unique occasion d'admirer le principal affluent du lac : la Durance. Ses eaux tumultueuses issues des hautes montagnes des Cerces et des Écrins, ont été pendant des siècles à la fois une bénédiction et une cause de grands malheurs pour les plaines de la Provence. Principale source d'approvisionnement en eau, ses caprices ont dévasté villes et villages pendant des siècles. Cette partie encore sauvage de la rivière fait aujourd'hui le bonheur des amateurs d'eau-vive. Mais pas le temps de musarder, nous empruntons une petite route puis une piste en direction du hameau de La Montagne. Une première descente et nous voici devant la majestueuse abbaye de Boscodon. Nous montons par le bien nommé sentier des Moines, puis attaquons le sentier des Crevasses. Une traversée technique qui impose quelques portages ( déconseillée aux VTTAE donc, une autre option est possible), et qui se déroule dans une ambiance particulière du fait de la configuration géologique des lieux : une forte érosion et des roches meubles, ont donné naissance à de grandes cheminées rocheuses, spectacle assuré ! Nous continuons notre contournement du Morgon par la jolie descente du Grand Clot. Le franchissement du col du Pontis marque le passage dans la partie Ubaye du lac. La longue descente qui s'en suit est un régal, et réserve de très beaux points de vue sur le secteur le plus sauvage du lac. Le cimetière d'Ubaye, seul vestige du village englouti du même nom, marque le terme de la descente. La fin de journée est roulante mais nous réserve encore des surprises, car nous empruntons une voie de chemin de fer désaffectée jusqu'au Lauzet. Cette ligne, imaginée au début du siècle pour désenclaver la vallée de l'Ubaye et Barcelonnette, n'a jamais été terminée. Elle a été abandonnée au moment de la création du barrage. Prévoyez donc des frontales pour les passages des tunnels, dont certains sont longs ! Nuit en hôtel 2*
Distance parcourue : env. 50 km / Dénivelée positive : env. 1800 m.
Ce matin, dans la fraicheur matinale, c'est la rivière Ubaye et ses gorges encaissées que nous allons admirer depuis un charmant pont romain. La montée qui s'en suit est longue, il faut gérer ses efforts pour gravir les plus de 1000 m de D+, et elle se termine en poussant le vélo. Le col atteint, nous pouvons admirer la vue sur ce secteur peu connu qu'est le massif des Monges. Après une pause bien méritée, nous attaquons une liaison roulante qui nous amène au dessus de la petite station de Saint Jean de Montclar, que nous rejoignons grâce à un single ludique, et enchainons par une descente facile jusqu'à La Bréole. Nous retrouvons alors l'ambiance caractéristique des bords du lac : terres noires et single vallonné. La dernière descente du jour est l'occasion d'admirer le mastodonte qui est à l'origine de la plus grande retenue d'eau de France: le barrage de Serre-Ponçon. Du fait de la configuration du site, celui-ci a été réalisé selon une technique novatrice à l'époque : un noyau étanche en terre, entouré de millions de m3 de matériaux prélevés à même le site. Nous arrivons à Espinasses, au pied du géant, où nous passons la nuit. Nuit en hôtel 2*.
Distance parcourue : env. 49km / Dénivelée positive : env. 1600 m
Nous quittons le petit village d'Espinasses par une piste régulière en lacets. En prenant de la hauteur, nous pouvons observer l'ensemble du site. Le barrage et les installations électriques attenantes ; la Durance, désormais domestiquée, qui reprend gentiment son cours ; quelques vignobles et surtout les nombreux vergers qui peuplent le fond de vallée, typique du paysage que l'on trouve jusqu'à Sisteron. Pour boucler la boucle, direction le dernier sommet majeur de notre périple : la montagne de Ruban. Son ascension va nous occuper un bon moment. La descente qui s'en suit est une référence du secteur : ludique et variée, jamais trop dure. Nous retrouvons furtivement la route au Col Lebraut et poursuivons la descente, toujours avec le lac en ligne de mire. Elle est tout aussi sympathique, quoique un peu plus technique. Avant de rentrer sur Chorges, nous nous offrons encore un petit tête à tête avec le lac. L'occasion d'une dernière baignade, ou pourquoi pas; si le niveau du lac est bas, d'un petit tour de roue sur le viaduc abandonné de Chanteloube, en partie sous les eaux en temps normal. Voilà qui clôturera ce périple de la meilleure des façons !
Distance parcourue : env. 38km / Dénivelée positive : env. 1500 m
Les distances et dénivelées sont données à titre indicatif.
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